Description |
Les suivis du recrutement des larves d'huîtres sont réalisés depuis de nombreuses années sur les bassins ostréicoles de Charente Maritime et d'Arcachon. Les données produites par ces suivis définissent un indicateur de la qualité des eaux ou encore participent à la gestion durable de l'activité ostréicole. Or, sur les deux bassins considérés, il a été régulièrement observé une faible quantité, voire une absence de larves aux derniers stades de développement avant la fixation, malgré des pontes d'intensités importantes. Ces constats ont suscité des interrogations concernant la survie des cohortes larvaires et la répartition différentielle des individus dans la colonne d'eau, ne permettant pas de les prélever lors des échantillonnages à -1m réalisés dans le cadre des suivis menés actuellement. D'après la littérature, à la fin de leur phase de vie pélagique, les larves de bivalves acquièrent la compétence pour se fixer sur un substrat favorable. Elles ont donc la capacité de modifier leur flottabilité et de tester le substrat à plusieurs reprises (délai de métamorphose). De ce fait, nous pouvons supposer que la répartition des larves dans la colonne d'eau diffère en fonction du stade de développement.
Les professionnels de l'ostréiculture sont demandeurs de précisions sur les quantités de larves présentes dans la colonne d'eau afin de caractériser au mieux le recrutement des huîtres sur les collecteurs. De plus, le suivi du développement larvaire représente également un intérêt patrimonial, puisqu'il sert d'indicateur de la qualité des eaux des deux bassins ostréicoles. Le suivi de la stratification des larves dans la colonne d'eau doit donc permettre de définir 1/un indicateur vertical, pour apporter aux professionnels une meilleure estimation des quantités de larves dans le milieu, pour chaque stade de développement et améliorer la connaissance fondamentale de la répartition des larves et de leur mécanisme d'évolution dans le milieu ; et 2/un indicateur tidal, afin d'apporter une information plus fondamentale sur l'influence des caractéristiques des marées sur les quantités de larves dans le milieu.
Le projet se déclinera selon deux volets et sera réalisé entre mai 2021 et décembre 2022.
- détermination d'un indicateur vertical sur 2 ans : en 2021, il sera recherché, suite aux pontes estivales des huîtres, la présence de larves dans l'ensemble de la colonne d'eau par rapport aux prélèvements à -1m actuellement réalisés en routine et en 2022, selon les résultats obtenus en 2021, une caractérisation plus fine de la répartition des larves selon les différentes strates de la colonne d'eau sera réalisée, via des prélèvements à différentes hauteur d'eau dans le milieu. Les suivis pour la définition d'un indicateur vertical seront réalisés sur 2 sites d'études par bassin ostréicole, suivis dans le cadre des prélèvements de routine actuels du suivi des larves.
- détermination d'un indicateur tidal selon deux axes : étude de l'influence du cycle de marées sur la présence et la densité de larves dans le milieu via des prélèvements toutes les 2h sur un site d'étude par bassin ostréicole au cours de deux cycles de marées de vives-eaux suite à la ponte des huîtres; et étude de l'influence du marnage sur la quantité de larves dans le milieu. L'analyse des données déjà acquises dans le suivi mené par le Creaa dans le cadre de Vélyger sera réalisée dans le but de rechercher des corrélations entre les coefficients de marée et la présence et la quantité de larves d'huîtres aux différents stades de leur développement.
Au préalable de ces suivis de terrain qui démarreront mi-juin 2021, une étude bibliographique qui traitera de l'ensemble de ces thèmes, sera réalisée au printemps 2021 (mai/juin).
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